La mission de Wave est claire : faire de l’Afrique le premier continent cashless du monde. Mais dans cette ambition, Wave se retrouve face à une menace de taille : Djamo. Alors que Wave tente de s’imposer comme un acteur majeur du mobile money, Djamo, avec sa proposition de valeur complète, devient de plus en plus compétitif.
Récemment, Wave a étendu son offre en lançant des coffrets sécurisés et des cartes prépayées virtuelles. À première vue, ces initiatives peuvent sembler être des extensions naturelles de ses services. Mais en y réfléchissant bien, elles s’inscrivent surtout dans une stratégie plus large : celle de 𝐫𝐞𝐧𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐫é𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐬𝐞𝐬 𝐮𝐭𝐢𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 face à une concurrence de plus en plus agressive.
L’un des aspects les plus puissants et menaçants de Djamo est la gratuité des transferts entre ses utilisateurs, la base du business model de Wave. En regardant autour de moi, de nombreux utilisateurs de Djamo rechargent leur compte via Wave, pour ensuite utiliser Djamo pour leurs transactions en ligne ou la gestion de leurs coffrets. Ce phénomène peut entraîner un 𝐜𝐡𝐮𝐫𝐧 é𝐥𝐞𝐯é 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐖𝐚𝐯𝐞.
Si ces utilisateurs finissent par se rendre compte que Djamo leur offre tout ce dont ils ont besoin, avec une interopérabilité plus poussée et des frais de transfert nuls. Boom !
C’est là que l’on comprend mieux pourquoi Wave met en place des cartes et des coffrets. Ces produits semblent être des 𝐨𝐮𝐭𝐢𝐥𝐬 𝐝𝐞 𝐫é𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 pour tenter de contenir la fuite des utilisateurs vers Djamo. Car si les utilisateurs ne quittent pas directement Wave, la possibilité de voir leurs fonds utilisés sur Djamo pourrait, à terme, réduire la dépendance à l’application.
𝐋𝐞 𝐯é𝐫𝐢𝐭𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐝é𝐟𝐢 : 𝐋𝐞 𝐜𝐚𝐬𝐡𝐥𝐞𝐬𝐬 𝐚𝐮 𝐪𝐮𝐨𝐭𝐢𝐝𝐢𝐞𝐧
Si l’utilisation des cartes prépayées reste encore limitée, en particulier dans les achats quotidiens en dehors du e-commerce, la vraie bataille se joue à plus grande échelle. Si un jour, 75% de nos transactions quotidiennes, même pour des achats aussi simples que le thiaf à 50F, se font via mobile money, de nouvelles opportunités gigantesques s’ouvriront alors pour les fintechs dans ce pays.
Voici le vrai défi pour l’écosystème mobile money : faire pénétrer le cashless dans tous les aspects de la vie quotidienne : du marché aux taxis, en passant par les petits commerces de quartier. C’est à ce moment-là que des services bien plus complexes et précieux, comme les prêts numériques ou l’accès à des produits financiers, à des services ou à des conseils avancés de finance personnelle, pourront réellement se déployer.
La grande question, c’est comment Djamo va réagir face à cette “attaque” ? On le saura d’ici quelques semaines ou mois.