L’agrément de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), mis en application depuis le 01 mai 2025, met à mal l’écosystème de la fintech au Sénégal. Une activité en suspension qui entraine des pertes financières qui s’élèvent à plus de 2000 milliards de FCFA.
Entrée en vigueur de l’instruction de la BCEAO : les fintechs sénégalaises bloquées dans leur activité
Toute entreprise qui évolue dans le secteur des technologies financières doit obtenir son agrément pour pouvoir poursuivre son activité : voici brièvement ce que dit l’Instruction n°001-01-2024 de la BCEAO.
En d’autres termes, les fintechs, qui résident dans la zone UEMOA (Union Economique Monétaire Ouest-Africaine) doivent disposer d’un agrément délivré par la BCEAO, si elles veulent continuer à proposer leurs services dans la région. La loi est entrée en vigueur depuis le 01 mai 2025. En Côte d’Ivoire, des entreprises comme Bloom, Sycapay et Julaya, ont obtenu l’agrément officiel d’Etablissement de Paiement (EDP) de la BCEAO.
Au Sénégal, la situation semble plus complexe. Jusqu’ici seules trois entreprises sur plus d’une centaine, ont reçu leur agrément, donc le droit d’opérer légalement. PayDunya est la première entreprise agréée EDP au Sénégal.
François Sène, directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, révèle que la plupart des dossiers soumis ne respectaient pas les normes. C’est ce qui explique le retard du processus d’agrément. De leur côté, les acteurs du secteur jugent les procédures opaques et les délais de traitement trop longs.
L’écosystème fintech sénégalais dans la tourmente
La majorité des fintechs sénégalaises se retrouvent aujourd’hui dans l’incapacité d’exercer leur activité. Une situation qui ralentit fortement la croissance de ce secteur dans le pays.
Au Sénégal comme ailleurs en Afrique, les solutions comme les mobiles money, permettent à une grande partie de la population d’accéder plus facilement aux services financiers.
Bloquées par l’absence de cette autorisation officielle, ces entreprises, dont la plupart sont locales, ne peuvent plus offrir leurs services. Une chose, qui pour certains, donnerait aux entreprises étrangères la possibilité de dominer le marché, car elles disposent de moyens pour respecter les règles. Les utilisateurs finaux ne sont pas non plus épargnés.
Régulateurs et fintechs doivent donc trouver un terrain d’entente. Cette réglementation doit être un moyen de garantir la sécurité du secteur tout en aidant les entreprises financières à se développer dans la légalité, non un obstacle.