En marge de la cérémonie d’ouverture de l’Africa CEO Forum, le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé ce lundi l’ambition du pays de généraliser l’accès à la fibre optique et à la 5G d’ici à 2030. Un objectif stratégique pour assurer à chaque citoyen une connectivité fiable et équitable.
Dans un entretien exclusif accordé à Marwane Ben Yahmed, directeur de la publication de Jeune Afrique, le chef de l’État a insisté sur l’importance d’un accès universel au numérique pour soutenir l’essor de l’entrepreneuriat et réduire les disparités territoriales. « Les Sénégalais ont besoin de cette connectivité pour développer toute la chaîne de valeur entrepreneuriale », a-t-il déclaré.
Selon lui, une couverture intégrale permettra non seulement de mettre fin aux zones blanches, mais aussi de donner aux entreprises, en particulier aux startups, les moyens de proposer des services innovants aux populations, y compris dans les zones les plus reculées.
Le président a également évoqué les efforts engagés pour structurer l’écosystème numérique national. Il a notamment cité le lancement du Startup Act , destiné à accompagner les jeunes entreprises technologiques dans la création de solutions alignées sur les besoins du secteur public comme privé.
Le Sénégal a déployé plus de 4500 kilomètres de fibre optique avec SENUM SA en complément des investissements réalisés par les opérateurs télécoms. Parmi eux, Orange, en partenariat avec Phase3 Telecom, a récemment mis en service une route terrestre de fibre optique de 3 500 km reliant Lagos à Dakar, en passant par le Bénin, le Togo et le Ghana. Cette infrastructure régionale constitue une alternative stratégique aux câbles sous-marins, souvent vulnérables.
Bassirou Diomaye Faye a également salué les initiatives telles que l’Orange Digital Center, qui forme et accompagne les jeunes dans les métiers du numérique. Il a toutefois rappelé que la réussite de ces projets reste conditionnée à une connectivité haut débit généralisée sur l’ensemble du territoire.
Enfin, abordant la question de la souveraineté numérique, le président a insisté sur la nécessité d’un cadre réglementaire robuste, propice à l’investissement, garantissant la protection des données et favorisant le développement massif des compétences numériques locales. « Il nous faut une expertise nationale capable de gérer nos infrastructures et services numériques avec la même rigueur et la même efficacité que n’importe quel autre acteur dans le monde. C’est l’un des piliers du New Deal technologique que nous voulons bâtir », a-t-il conclu.
Organisé à Abidjan, l’Africa CEO Forum est le principal rassemblement annuel du secteur privé sur le continent. L’édition 2025 réunit plus de 2 000 dirigeants d’entreprises, décideurs publics, investisseurs et partenaires internationaux autour d’une ambition commune : libérer le potentiel économique de l’Afrique à travers des réformes audacieuses, des investissements structurants et des partenariats stratégiques.