Nommé « DOOR », ce projet conçu localement par des ingénieurs sénégalais représente une innovation stratégique pour l’écosystème technologique africain.
Le Sénégal a franchi une étape majeure en ce qui concerne la souveraineté numérique. Le pays vient officiellement de lancer « DOOR », le tout premier cloud souverain africain entièrement orchestré par l’intelligence artificielle. Ce projet né de la collaboration entre la start-up sénégalaise Cloudoor et l’opérateur Orange s’inscrit dans la droite ligne du New Deal technologique récemment adopté par les autorités sénégalaises. Conçu localement par des ingénieurs sénégalais, dont certains revenus de la Silicon Valley, « DOOR », qui signifie à la fois « porte » en anglais et buntu en wolof, représente une innovation stratégique pour l’écosystème technologique africain. Selon Aliou Bâ, cofondateur et directeur général de Cloudoor, « DOOR vise à combler l’écart technologique entre l’Afrique et le reste du monde, non seulement en rattrapant ce retard, mais en atteignant les standards internationaux ».
Maya, une IA au cœur du dispositif
L’un des éléments les plus innovants du projet est l’intégration de « Maya », une intelligence artificielle spécialement conçue pour piloter et optimiser l’ensemble de l’infrastructure cloud. Inspirée des modèles conversationnels comme ChatGPT, « Maya » est adaptée aux besoins spécifiques des utilisateurs africains, leur permettant d’interagir avec le cloud de manière simple, intuitive et locale. « Grâce à Maya, nos pays peuvent accéder immédiatement à des capacités technologiques avancées, là où il aurait fallu des années et des ressources colossales », explique Aliou Bâ.
Une vision portée par le New Deal technologique
Le lancement de cette innovation incarne la volonté du gouvernement de transformer le Sénégal en un pôle numérique de référence en Afrique. Présent lors de la cérémonie, Roger Thiam, directeur de l’économie numérique, salue l’initiative. « Ce 15 mai 2025 restera gravé comme le jour où le Sénégal a rejoint l’histoire mondiale du numérique », affirme-t-il.
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Il a rappelé les trois piliers fondateurs du New Deal technologique qui sont : reprendre la maîtrise des données afin de garantir une souveraineté numérique totale par une gestion locale et sécurisée ; développer des solutions africaines pour encourager l’innovation sur mesure pour répondre aux réalités du continent ; et enfin, maîtriser l’intelligence artificielle, c’est-à-dire passer du statut d’utilisateur à celui d’acteur de la révolution technologique mondiale. Le déploiement de « DOOR » selon les autorités devrait permettre la création de plus de 150 emplois qualifiés à court terme, tout en assurant un hébergement local des données au sein d’un datacenter basé à Dakar. La portée du projet s’étend sur les secteurs d’administration publique, d’éducation et d’entrepreneuriat.
