À la suite d’un décès, que deviennent les données numériques du défunt ? Clôture, transmission des comptes à un proche, mausolée virtuel… Voici tout ce qu’il faut savoir.
Il n’est pas évident de connaître la méthode à suivre pour gérer les données en ligne, toujours visibles et consultables après le décès d’un proche. Pourtant, ces interrogations touchent chacun d’entre nous.
Certaines familles souhaiteront tout effacer, d’autres préféreront laisser des traces en guise de mémorial. Sachez qu’il existe des démarches pour le devenir d’un profil numérique et la transmission de ses données digitales après la mort.
Informations personnelles, photographies, écrits, musiques… Quel que soit le type de contenus que possédait et partageait en ligne le défunt, il est désormais possible de les transmettre et d’organiser leur conservation ou leur suppression.
Le testament numérique
La plupart des réseaux sociaux suppriment les comptes des défunts sur demande d’un proche et sur présentation du certificat de décès.
En France, la loi pour une République numérique, aussi appelée loi Lemaire, promulguée en octobre 2016, rend obligatoire l’application par les réseaux sociaux des directives qui pourraient être laissées par l’internaute.
Ces directives sont considérées comme un testament numérique qui peuvent être rédigées et soumises à un notaire. À travers ce testament, chacun peut désigner un proche de confiance qui aura accès à ses données numériques et sera chargé de l’application de ces directives.
De son côté, Facebook offre la possibilité de désigner un « contact légataire » pour gérer le compte mais aussi de télécharger une copie des données, à l’exception des messages privés. Pour accéder à cette fonction, il faut se rendre dans les paramètres de son compte, puis dans le général choisir « Paramètres de commémoration ».
Mémorial en ligne
Facebook permet également de transformer le profil en page hommage, une sorte de mémorial digital avec l’expression « en souvenir de… ». D’autres sociétés proposent des mausolées virtuels et même des avatars.
Sachez que chaque internaute peut demander la suppression de ses comptes de son vivant. En l’absence de ses directives après sa mort, ses héritiers peuvent encore récupérer les données si elles sont nécessaires au règlement de la succession ou constitutives de souvenirs de la vie de famille.
Plus de morts que de vivants un jour sur Facebook ?
Enfin, si le défunt n’a laissé aucune directive et que les héritiers n’entreprennent pas de démarches pour supprimer les comptes, ces derniers resteront en ligne et continueront à générer du trafic sur les pages.
En 2011, la société américaine Entrustet avait estimé qu’environ trois utilisateurs de Facebook mouraient chaque minute dans le monde. La firme de Mark Zuckerberg prévoit qu’en 2098, il y aura plus de morts que de vivants sur son réseau.
Transmettre, conserver ou supprimer ses données après sa mort est donc tout à fait envisageable afin de poursuivre, ou non, une vie digitale post-mortem.