Sur BFM Business, Octave Klaba, fondateur et président du champion français du cloud, précise la nouvelle stratégie de Blade Shadow, sa dernière acquisition. Objectif: concurrencer les applications professionnelles en ligne de Microsoft et Google.
Dédiée au cloud gaming, l’entreprise française Blade et son service Shadow a été rachetée par OVH Cloud après avoir été placée en redressement judiciaire. Pour son nouveau propriétaire, sa relance passera par un élargissement de ses activités.
Comme le confirme ce mardi Octave Klaba, président et fondateur d’OVH Cloud, sur le plateau de Good Morining Buisiness, si l’offre de cloud gaming sera maintenue, l’idée est de viser les entreprises avec un modèle similaire composé d’un ordinateur basique qui accède via la cloud à un catalogue d’applications puissantes, le tout vendu par abonnement mensuel. Objectif: atteindre la rentabilité d’ici 18 mois.
"On a bien vu pendant la pandémie que beaucoup d'entreprises ont dû créer un deuxième poste de travail pour les employés qui travaillent à la maison. Donc ils ont un ordinateur puissant au bureau et maintenant ils en ont un deuxième. Ce que Shadow réussit à faire, c'est d'avoir un poste de travail dans le cloud. Vous travaillez comme avec Netflix". Traduction, quand Netflix streame des vidéos sur un PC, Shadow streame des applications.
Vers la fin du PC?
« Est-ce que ça marche bien? Oui », répond Octave Klaba qui met en avant la qualité de service offerte aux joueurs les plus exigeants, les gamers qui sont 100.000 par jour à utiliser le service.
« On a une technologie qu’on va développer autour de cette technologie là sur les 5 (à) 10 ans à venir pour créer un catalogue de services qui ressemble à celui d’Office 365 (Microsoft), de GSuite (Google) pour permettre à des entreprises de collaborer plus efficacement avec les standards européens », poursuit le dirigeant.
Cette approche pourrait à terme signer la fin du PC tel que l’on connaît, l’ordinateur devenant une sorte de console basique connectée à un cloud avec des services par abonnement. Plus besoin d’investir dans une machine puissante.
"Vous avez toujours besoin d'un écran, d'un clavier et d'une souris mais je pense que l'avenir demain c'est de pouvoir utiliser la vraie puissance du cloud pour travailler en collaboration et créer des choses qui sont impossibles à faire quand vous avez un poste de travail de manière isolée", explique Octave Klaba.
Néanmoins, cette possibilité n’est pas nouvelle, la virtualisation du poste de travail est offerte par de nombreux acteurs du marché comme Microsoft avec Azure. « Il y a des technologies qui permettent de virtualiser le poste de travail mais elles ne sont pas aussi performantes et elles coûtent beaucoup plus cher ». Mais le fondateur promet « de se battre » contre les GAFAM qui prennent cette direction.