Des escrocs bien organisés prennent de fausses identités pour profiter de la crédulité des internautes ou des usagers de la téléphonie mobile.
Le phénomène est devenu presque banal mais, il fait des victimes au quotidien.
C’est le cas de l’étudiante, Ghislaine Atangana. Il y a quelques jours, elle a failli se faire arnaquer à la suite d’un appel suspect.
« Ghislaine Atangana c’est vous ? C’est de la part d’Orange… Je réponds » oui, quel est le souci ? » Alors ils me disent que mon compte Orange a un problème, il faut le bloquer. Je leur ai demandé comment cela pouvait être possible ? Je n’ai pas reçu de messages d’Orange. Ils ont dit qu’ils sont envoyés par l’opérateur de téléphonie mais j’ai tout de suite dit que je ne les recevrai pas. »
L’arnaque sur internet ou par la téléphonie mobile est un phénomène grandissant au Cameroun. Les victimes se comptent aujourd’hui par milliers. Rodrigue Ayagma raconte la mésaventure d’un proche.
« Il s’agit d’un ami qui est entrepreneur. Dans ses recherches sur Facebook, il est tombé sur un monsieur qui parlait de multiplication d’argent. Il disait utiliser des comptes bancaires des personnes décédées. Ce monsieur a demandé à mon ami de mettre 25.000 francs CFA pour gagner 100.000 francs CFA. Ce que mon ami a fait mais sans suite. C’est après qu’il s’est rendu compte qu’il venait d’être arnaqué. »
Les institutions ne sont pas à l’abri
Ces arnaques touchent même certaines institutions étatiques. Il y a deux semaines, un détenu s’est fait passer pour le directeur du cabinet civil à la présidence de la République du Cameroun, depuis la prison centrale de Yaoundé. Il a pu extorquer de l’argent à certaines hautes personnalités avant d’être démasqué.
Mais selon Rigobert Kemogne, expert en technologies de l’information, l’une des principales raisons qui rendent possibles ces arnaques, c’est l’anonymat dont peuvent bénéficier les escrocs.
« Plusieurs internautes naviguent sous anonymat ou empruntent des noms de profils différents de leur vrai nom sur les réseaux sociaux. Lorsqu’une arnaque se produit en ligne avec un faux profil ou un utilisateur avec des identifiants masqués, il est difficile de connaître l’auteur de cette opération. »
Rigobert Kemogne ajoute que la solution réside dans la mise en place d’un meilleur cadre de régulation.
« Ce cadre va permettre de développer les moyens légaux et techniques qui favorisent le développement harmonieux et efficace d’internet. La seconde solution est le développement de l’audit de sécurité des systèmes d’information des organisations publiques et privées. Cette activité va permettre de maintenir les systèmes d’information à un niveau de sécurité acceptable pour pouvoir dissuader en permanence les cybercriminels. »
Le Cameroun compte plus de six millions d’internautes et environ neuf millions d’abonnés mobile money. La mise en place d’une infrastructure clé est indispensable pour protéger les usagers et par la même occasion, traquer les fraudeurs.